La Villégiature : le lien Homme – Nature

La villégiature (en italien : « aller faire un tour à la campagne ») est incontournable lors des migrations estivales pour nombres de citoyens à la résidence principale « urbaine ». Sinon la « vie au grand air », qu’est-ce donc qui pousse ces citadins à s’évader de la ville vers ces « stations » balnéaires, climatiques, thermales (mer, campagne, montagne) qu’elles soient locales ou tropicales ? Ces stations ont en commun un monde végétal à échelle humaine (R+2) fort différent du monde minéral à échelle urbaine (R+5 ou+).

D’ailleurs ces migrants solaires y possèdent souvent une « résidence secondaire », individuelle pour les plus chanceux ou dans un collectif pour les autres. Nommées chalets ou villas au XIXe siècle, ces bâtisses, aux styles architecturaux si disparates, se différencient de la maison ou de l’appartement de ville par une grande variété d’espaces de transition vers l’extérieur. Ces derniers autorisent alors une échappée visuelle importante sinon panoramique avec le paysage (jardin / campagne) ou la nature (mer / montagne). Ainsi le jardin d’une villa n’est autre que la salle de séjour… mais à ciel ouvert !

Par ses acquits psychologiques et philosophiques, l’architecte est en mesure de décrypter l’engramme de ses clients (besoins, désirs, envies) et de leur proposer des réponses adéquates lors de la rédaction de leur programme avant de lancer le gramme de leur habitation individuelle.

Quel ingénieur calculant sa descente de charges ou quel historien auscultant des façades décorées saura répondre à cette quête de farniente reliée à l’environnement pour le bien du client ? Au-delà de la protection physique du bâti construit et par leurs transitions, ces « villas » offrent une détente psychologique qui permet une contemplation philosophique du paysage ou de la nature. Alors seulement le client regonfle sa bulle psychique (ou sa coquille) et décompresse enfin du stress urbain : sa demande première.
Soufflez… respirez …

De la nécessité de l’architecte !

Alain CHARLES, architecte (44350)

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2 commentaires au sujet de « La Villégiature : le lien Homme – Nature »

  1. Leroy André-Philippe

    Architecte - Ville > 50.000 habitants - 94300
    Je crois que la vision de recherche d’une relation avec la nature est quelque peu idylique car ces « jolis villages de vacances deviennent en été de réelles villes Voir le touquet, Arcachon, etc..;

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    1. CHARLES Alain

      Architecte - Ville < 50.000 habitants - 44350
      Ce n’est pas une croyance, c’est une réalité ! La transhumance estivale translate une partie de la gente urbaine (aisée certes) sur les littoraux ou les campagnes avec embouteillages et… PV de stationnement !
      Pour répondre à cette « demande » les élus construisent à tout va des collectifs « intégrés » car nommés depuis 4-5 qns « villa » et décorés d’un style local (genre balnéaire copié collé).
      Bref la densification du territoire n’empêche pas certains d’apprécier la vue sur mer. Ces villas de type urbain (R+5) se parent alors, à la demande des acheteurs, de vastes balcons terrasses et autres objets qui permettent la transition.
      C’est ce phénomène qui est à étudier et mettre en avant dans l’acte de construire. Aider sa clientèle à mieux percevoir l’espace et pour profiter de son jardin est la mission de l’architecte. Les confrères du XIXe siècle ont fait de belles bâtisses avec les moyens du bord. La technique depuis a évoluée et le décor a changé. Mais la prise en compte de la bulle psychique de chacun a été dissoute par une foultitude de normes. A nous, architectes, de réagir…

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