La ville est d’abord une communauté humaine

- par François ZOCCHETTO. habiter la métropole

Dans le cadre d’une contribution aux Université d’été de l’architecture, le nouveau maire de Laval (Mayenne) que je suis, s’est posé la question de savoir s’il devait dresser une longue liste de programmes engagés ou tout simplement de vous faire part d’une réflexion plus générale et qui guide mon action. J’ai choisi le second item.
A Laval, le parti pris des projets de l’équipe municipale, c’est que nous ne souhaitons pas nous cantonner à de simples opérations de rénovation ou de requalification urbaine. Celles-ci sont profondément humaines et reflètent notre conviction de ce que doit être une ville.

Si nos projets doivent structurer avec cohérence un certain nombre de quartiers, ils doivent influencer l’ensemble du territoire de notre cité. Pour cela, un principe doit guider notre action : la rénovation urbaine doit renvoyer à une idée qui vise à renforcer la cohésion territoriale. Ensuite, rien ne serait possible sans l’action.

Ainsi, avons-nous saisi les opportunités prévues dans les dispositifs de financement afin de renforcer la cohésion sociale de la communauté humaine de notre ville. Car ne l’oublions pas, c’est d’abord une communauté humaine avant d’être un territoire. C’est donc rechercher la proximité – en expérimentant la mixité fonctionnelle par exemple – sans laquelle il n’y a pas de compréhension et de partenariat possible avec celles et ceux qui sont le plus concernés. Habitants, riverains, commerçants des quartiers sont nos premiers partenaires.

En effet, il faut mettre fin à l’idée que l’humain et l’urbain puissent s’opposer. Pourtant, trop souvent, par manque de concertation, les élus n’ont pas toujours su expliquer, montrer et partager une simple conviction à savoir qu’un urbanisme qui redonne dignité et fierté aux habitants permet de réconcilier ces deux termes. Car l’urbanisme et l’architecture s’inscrivent dans la durée; leur cohérence et leur acceptation par les populations participent de l’apaisement des relations entre les familles elles-mêmes et avec les institutions.

Le projet urbain doit enfin être source d’attractivité. Les villes d’aujourd’hui doivent attirer, faire sens pour des populations très différentes dans leur mode de vie, leurs références culturelles. Les villes doivent se prêter à une diversité d’expérience et créer de la valeur.

Pour cela, nous devons notamment nous poser la question de la place des espaces publics. La ville dans laquelle nous vivrons demain sera différente de celle d’aujourd’hui. Les évolutions démographiques, le changement climatique, la raréfaction des ressources naturelles, la transformation des modes de vie et des pratiques sociales… tout ceci nous invite à nous adapter à nous réinventer. Ce défi sera relevé si nous savons mobiliser tous les acteurs: élus, citoyens, décideurs publics et privés, architectes, urbanistes, chercheurs et experts…

Tels sont les enjeux auxquels doivent s’atteler les Maires.

François ZOCCHETTO, Maire de Laval, Président de Laval Agglomération

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