Comment donner un avenir aux français qui ont peur de leur baisse de revenu, un logement décent à ceux qui en manquent et du boulot à ceux qui sont prêts à bosser ?En lançant une campagne d’incitation à construire un logement sur sa parcelle, dans sa maison, en valorisant le patrimoine existant. Avec la garantie qu’il en tirera un réel revenu de complément, le pétitionnaire voit sa peur du lendemain pacifiée. Il créé un logement à côté de chez-lui, propose du vivre ensemble, mutualise les équipements existants, augmente le taux d’occupation à l’hectare. L’équipe de construction en profite pour diagnostiquer l’ensemble, régler les problèmes thermiques, redonner un coup de jeune au bâti, participe à redonner un nouveau visage au quartier. Avec l‘architecte comme metteur en scène de ces courts métrages de Ville.
Combien d’exemples remarquables de petites extensions paraissent chaque jour dans les revues professionnelles ! Ces micro-projets représentent un gisement colossal au plan national. L’effet de levier doit permettre à 10 000 euros investis en apport, à générer 5 à 10 fois plus. Puisqu’il existe une épargne dormante, il faut lui donner une bonne raison de s’exprimer au grand jour pour de beaux desseins concrets et palpables immédiatement. On sait où çà va !
Les architectes qui auraient à cœur d’investir un tel marché doivent s’organiser, se rapprocher des métiers complémentaires, constituer des groupements, des partenariats, reconduire ceux avec ils ont leurs habitudes.
C’est le moment de bondir, pour mieux rebondir.
Les instances professionnelles doivent se parler et proposer cette feuille de route à nos chers gouvernants. C’est concret, le gouvernement peut lancer les mesures d’accompagnement en quelques semaines, les bâtisseurs sont prêts à travailler. Il suffit de vouloir le succès et de communiquer l’enthousiasme en créant un effet d’aubaine auprès du public.
Cela ne fait pas d’ombre aux mesures déjà lancées. Elles se concentrent sur le foncier libre et l’énergétique dans l’ancien. La présente initiative complète l’arsenal en créant des m2 dans et autour des quartiers vieillissants et en densifiant le foncier existant, en libérant de l’argent dormant qui ne coûte rien à la collectivité.
A côté des opérations classiques de logements neufs sur des terrains vierges peut co-exister une politique qui pénètre en profondeur le tissu urbain.
Une campagne d’enthousiasme pour créer de la vie, de la ville, et du vivre ensemble !
Pour fabriquer de beaux espaces, bien conçus, bien réalisés avec une dynamique financière.
Au lieu d’infantiliser des consommateurs frustrés et attentistes, il s’agit de créer une génération de citoyens – entrepreneurs en acceptant de leur donner le pouvoir de créer des richesses, ici, chez nous, sur notre sol, en créant une dynamique économique.
S’il y a un pilote libéral de gauche dans l’avion, il fait là une pierre trois coups …
Satisfaire les petits propriétaires, augmenter l’offre pour les locataires à la recherche de logements dans des quartiers à la hauteur de leurs espérances, donner du grain à moudre aux professionnels qui n’appartiennent pas aux grands lobbys.
3 axes :
> des micros-projets à inciter et encourager à partir de plans de cohérence urbaine,
> un pack de fiscalité qui participe à l’équilibre du bilan financier de ces micros opérations,
> impliquer les architectes, comme clefs de voûtes opérationnelles, connaisseurs des spécificités locales, sachant hiérarchiser la complexité pour en tirer la quintessence.
L’urbanisme et la production du logement continuent d’être pensés comme de grands gestes nationaux, souvenirs d’une politique du plan pour un pays à reconstruire ou à développer.
Aujourd’hui, le pays, comme ses citoyens, a besoin de reprendre des forces, c’est à dire s’appuyer sur son capital, ce qui va bien et procéder à des ajustements structurels qui améliorent l’ordinaire pour qu’au moins, nous consolidions ce qui tient encore, et investissions dans l’allégement des charges. Charges énergétiques, charges écologiques, inerties culturelles, paresses attentistes …
Donner la parole aux citoyens et les moyens d’entreprendre, de créer de la vie, de fabriquer de la VILLE.
Le logement est l’alpha et l’oméga de la journée d’une famille.
Habiter aujourd’hui, c’est vivre dans une famille dont la structure évolue rapidement, proche des lieux et équipements nécessitant des déplacements, connectée sur les réseaux, optimisant son empreinte écologique et énergétique.
A côté des grandes politiques du logement créé, tout le tissu urbain existant doit être mobilisé.
EN CONCLUSION POUR DYNAMISER CETTE NICHE SOUS-EXPLOITEE DES MICROS PROJETS :
> REFONDER LA FISCALITE DU FONCIER ET DE L’HABITAT SUR UN OBJECTIF DE RESULTAT
> REMAILLER L’URBAIN PAR DE MICROS-PROJETS DE LOGEMENTS
> AVEC LES ARCHITECTES, VECTEURS DE COHERENCES
Ainsi, l’élan retrouvé du pétitionnaire, allié à l’intelligence fiscale, avec le rôle charnière des architectes, abondent à l’envie de bien faire et de réussir ensemble.
Donnez envie d’architecture. Faire comprendre que l’architecture n’est pas une belle image, mais l’esprit qui accompagne une démarche bien menée, s’exprimant au final, par une composition équilibrée, donnant à voir un résultat heureux. L’architecture n’est pas que la beauté du geste. Elle est l’expression de toutes les intentions concrétisées qui sous-tendent le geste.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus vraiment de savoir si nous pouvons encore nous offrir le luxe d’avoir une opinion politique, mais nous voulons que le droit de vivre s’impose face à la nécessité de survire. Il faut pour cela faire naître un modèle de société qui marche. Pour qu’une société en soit une, il est nécessaire que chaque citoyen y trouve sa place, son rôle, sa raison d’être, si possible en pleine adhésion et en partageant les valeurs de la vitalité.
En complément des mesures de relances pour le logement proposées par le gouvernement, il existe des niches sous-exploitées à valoriser. L’Etat esquisse de grands mouvements qui impriment une sorte de météo globale sur le pays et c’est en fonction de ce nouveau climat que les acteurs de la construction doivent habiller leurs nouvelles tentatives pour affronter les aléas. Les grands acteurs qui ne demandent qu’à bien faire, sauront tirer pleinement parti de ces nouvelles dispositions. Cet article s’adresse et met en lumière des zones et des personnes à l’écart des vallées où souffle le vent prometteur.
La planificateur, l’aménageur, font naître des zones de prospérité, des friches potentielles d’où naissent les jeunes pousses de la ville de demain. Mais le vieux jardin où les plants anciens occupent tout l’espace, lui est laissé à un état végétatif, protégé par la sacro-sainte propriété privée. Une fois l’autorisation de construire délivrée, tant que l’édifice ne menace pas ruine, il est promis à une quasi éternité figée dans les limites du bon vouloir de ses propriétaires. La ville existante n’évolue qu’au gré des mutations de propriétés, dont le temps de rotation peut selon la destination et la localisation se mesurer en multiples décennies.
La ville ne bouge pas et c’est parfois tant mieux.
Qui revenant rasséréné sur les lieux de souvenirs anciens s’exclame :
« Cà n’a pas bougé ! » qu’il préférera mille fois au : « Je ne reconnais plus rien ! »
La métamorphose urbaine est pétrie entre les forces contextuelles de l’économie et du marché, les politiques territoriales du régulateur, et l’initiative personnelle des occupants.
Pour le marché et les collectivités territoriales, les marges de manœuvre s’appliquent sur les zones libres ou libérées qui permettent d’agrandir la ville, ou de la remailler. Le présent propos se tourne vers l’initiative des citoyens – propriétaires qui est le maillon manquant de la transformation parce que plus inerte, plus difficile à mobiliser, plus conservateur, plus enclin à maintenir en l’état qu’à transformer. La petite propriété privée est une quirielle des petites républiques où chacun règne sur son domaine, exerçant son « droit de jouir » explicité par Michel Huet en sa contribution.
Alors transformons la ville de l’intérieur, avec des êtres humains dedans, des milliers d’itinéraires de vie, et chaque projet, chaque maison, chaque logement se racontant comme une histoire. La petite histoire, qui fait la grande Histoire. Histoire modeste que pourrait réaliser un Président normal.
Si l’architecture d’un quartier témoigne d’une époque, la stratification exprime la profondeur de l’histoire. Nous entamons l’An 2 de ce qui s’est construit depuis 50 ans qui appelle une requalification, une mise à jour aux exigences du nouveau monde, qui enterre l’Etat Providence et appelle l’avènement du Citoyen Responsable.
Plutôt que de négliger nos vieilles chaussettes pour en convoiter de nouvelles, remaillons les anciennes auxquelles nous sommes attachées, redonnons leur une nouvelle vie, soyons créatifs et rendons les plus jolies, plus poétiques, plus chaudes pour qu’elles nous réchauffent le corps, mais aussi le cœur.
Ainsi, confortable comme une chaussette ravaudée, la maille urbaine reprisée avec patience, savoir faire et attention, devient encore plus attachante et notre Ville, ainsi enrichie des mille couleurs de du talent, devient un hymne à la vie formidaaaable !
Pascal BOIVIN Va-nu-pieds de l’architecture … et Conseiller régional de l’Ordre des architectes de Languedoc-Roussillon