La densification des centres-ville peut-elle contrecarrer l’étalement urbain ?

- par Dany FEUILLETTE, Architecte, Conseillère nationale de l'Ordre des architectes. habiter la métropole

On peut penser que densifier la ville favorise aussi bien les échanges que  l’épanouissement individuel, la créativité que la production économique, toutes vertus déniées à la ville diffuse. Cette vision est partagée par une fraction des élites urbaines mais ne rencontre pas l’acquiescement d’une large part des citadins qui, notamment instruits par les erreurs du passé considèrent la densification antinomique avec leurs aspirations à la tranquillité ou au contact avec la nature. On notera que de nombreux militants se réclamant de l’écologie revendiquent avec la même ardeur l’étalement urbain et la densification.

La perception de la densité et son degré d’acceptation n’est pas une affaire de chiffre.

Le rejet de la densité est bien souvent celui d’un urbanisme mal conçu, de quartier monofonctionnel, d’espaces publics mal entretenus et / ou appropriés par des groupes perçus comme une menace, réelle ou supposée.

Dany FEUILLETTE, Architecte, Malemort sur Corrèze, Conseillère nationale de l’Ordre des architectes

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Un commentaire au sujet de « La densification des centres-ville peut-elle contrecarrer l’étalement urbain ? »

  1. Loaëc Aëlle Laurence

    Architecte - Ville < 50.000 habitants - 09110
    Bonjour,
    Ce que l’on peut voir, c’est que la croissance exponentielle des villes a surtout de l’intérêt pour ceux qui y détiennent des intérêts, des terrains, de l’immobilier, ou des entreprises nécessitant de la main d’oeuvres pas chères.
    En même temps que se demander si l’étalement des villes est une bonne chose ou au contraire néfaste, ce que je crois, il serait bon de se demander comment garder les jeunes et la population dans les villes moyennes et petites.
    Se demander pourquoi l’épidémie de l’exode rural continue?
    Les politiques agricoles ont certainement des répercutions sur la migration. les politiques de monopoles et de lobbiing des industriels aussi. Il serait donc intéressant de voir comment aider les petites villes et les villages de conserver leur vie. Qu’ils ne soient pas seulement des lieux de villégiature des vacanciers, mais aussi des espaces de vie économique, culturelle, sociale, sur toute l’année. C’est important pour aider à conserver un patrimoine existant formidable et exceptionnel dans le temps. Intégrer le moderne à l’ancien dans le respect de l’un vis à vis de l’autre devrait également permettre une plus grande mixité de population. La souplesse et l’équilibre devrait être le maître mot des politiques mises en place pour aider ces lieux à perdurer. Hors dans trop de cas, la place des jeunes n’existe pas ou si peu. Beaucoup de village se meurent pour faute de dialogue entre les différents acteurs. Les jugements à l’emporte pièce, sont aussi des erreurs que bon nombre s’adonnent à coeur joie, occasionnant un statue quo inextricable. Dans tout cela, l’ignorance et le rejet sont souvent des causes de stagnation importante, voir de décroissance démographique, ce qui arrive actuellement dans la plupart des petites et moyennes villes et encore plus dans les villages.
    Le manque de travail, est la raison majeur des migrations. Nous vivons actuellement un temps de migrations internationales croissant, c’est la suite logique des migrations rurales internes.
    Nous devrions non pas faire marche arrière, mais donner la possibilité au plus grand nombre de s’installer dans les zones rurales, sans pour autant exercer une activité agricole.
    Mettre à disposition de cette population des modes de transport collectif à des tarifs plus intéressant que le plein de la voiture. Favoriser les installations de ces entreprises avec la mise à disposition dans chaque municipalité de locaux à la carte. Favoriser les échanges entrepreneuriales.
    L’évènement de l’internet peut faire croire que depuis notre écran nous avons le monde à notre disposition. C’est faux, sur certains points.
    Se réunir concrètement avec les gens sur des lieux spécifiques sont les meilleures modes de communication. il n y a pa mieux. accompagner les initiatives individuelles et collectives. Ouvrir des chantiers participatifs, lancer et propulser l’idée des habitats groupés… Redonner aux gens la possibilité de participer à la conception, la préservation, et la réalisation de son environnement proche et avoir la possibilité de donner son avis sur celui de la collectivité…. Bref redonner la possibilité à chacun de vivre comme il lui semble tout en respectant le mode de vie des autres en ayant la possibilité d’agir aussi sur les aires à partager.
    Comme il est dit, nous architecte, nous devons amener les gens à nous solliciter. Nous n’avons rien à leur imposer.
    Nous devrions, comme les médecins, être consultés pour aider les gens à mieux vivre… C’est dans ce sens que l’architecte réussira peut-être le pari de regagner le coeur des français.
    ALL

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