Ce n’est pas la taille qui compte !

- par Julien Vincent, architecte, conseiller régional de l'Ordre d'Aquitaine. habitat : mutations et innovations ?

La plupart des français semblent penser qu’on n’appelle un architecte que pour un « gros » projet, supérieur à 170 m2. Pourtant, l’architecte est la solution du meilleur rapport qualité/prix pour construire. Il suffit de trouver l’architecte adapté à son projet. taille

 

 Julien Vincent, architecte, conseiller régional de l’Ordre d’Aquitaine

Partagez

19 commentaires au sujet de « Ce n’est pas la taille qui compte ! »

  1. GIRARDOT Stephanie

    Architecte - Ville < 50.000 habitants - 97460
    100% d’accord ! Tous les architectes ne peuvent que convenir de la pertinence de ce message. Le tout est de pouvoir convaincre l’opinion publique… En plus du côté « accrocheur » que pourrait avoir cette campagne de PUB, il faudrait apporter les arguments irréfutables pour conditionner le premier réflexe à la prise d’un conseil auprès d’un architecte. Dans le dédale des offres « faussement » avantageuses en termes de délais, de prix et de prise en comptes de tous les aspects d’un projet de construction, le conseil et l’expertise de l’architecte n’est pas encore une évidence pour le quidam !

    Répondre
    1. Berthelot Didier

      Architecte - Ville > 50.000 habitants - 75011
      Tout à fait ! dans cette campagne, aucun argument.
      Juste un vous « pouvez » choisir un architecte …
      Je me souviens, qu’argumentant sur un « mieux et moins cher », j’avais l’oreille attentive de tous.
      J’aurais écrit : vous « devriez » …

      Répondre
  2. BOFILL Georges

    Architecte - Ville > 50.000 habitants - 66000
    Bonne volonté et belle affiche, mais …
    Beaucoup d’architectes se détournent de la villa individuelle ou des petites rénovations (des projets modestes, pas des projets de prestige) pour des raisons diverses : maîtres d’ouvrage particuliers trop compliqués, honoraires trop faibles, responsabilité trop importante, quand ce n’est pas parce que ces projets sont jugés « pas assez valorisants » pour notre fonction.
    Dommage pour l’Architecture et le cadre de vie en général.
    C’est à nous de faire la promotion de notre savoir dans ce secteur trop longtemps abandonné à d’autres corporations, à condition de le vouloir vraiment !

    Répondre
  3. VINCENT Julien

    Architecte - Métropole - 33000
    Merci pour vos réactions et commentaires !
    C’est comme ça qu’on avance.
    Ce blog est génial. :-)

    Répondre
  4. DELORME ERIC

    Architecte - Ville < 50.000 habitants - 83000
    Cette affiche me semble même plus qu’un exemple frappant si on l’analyse en détail. C’est L’exemple parfait pour MESURER la dimension de la mutation que le développement mondialisé impose à notre humanité, écologiquement mais encore spirituellement.

    Je mesure en effet « à l’oeil » cette maison parfaite, car « idéale » comme un nid, une cabane dans sa nature intacte et sereine. Une utopie pourrait-on dire à l’échelle actuelle de notre développement humain.
    Cette maison s’étend disons sur un cube de 6m de côté. L’escalier d’accès est reporté sur l’extérieur et des balcons spacieux prolongent l’espace intérieur. Notons en plus 1m d’imposte vitrée sous toiture et un rez surélevé du sol pour y libérer la place d’un garage ou atelier. Son ossature bois ou métallique lui permet d’avoir des murs fins et très isolants d’épaisseur disons 35cm et de viser un confort passif. Selon que l’on compte ces murs dans le cube ou en dehors, on a, en déduisant la trémie d’escalier visible à l’intérieur, entre 52 et 68 m² de surface plancher, 50 à 66 m² habitables.

    Voilà probablement le seuil de surface réelle écologique viable pour une famille de 4 à 5 personnes. Bon nombre habitent déjà dans ce périmètre, un trop grand nombre vivent en dessous de ce seuil et un autre trop grand nombre vit au dessus, sinon bien au-dessus. Comme moi par exemple avec 105m² habitables pour 3 à 4 personnes…

    Voilà: l’affiche peut se méditer une vie et se pose comme une énigme face à toutes nos questions actuelles:
    - le monde nous contraint à la complexité et à la densité mais nous rêvons « irréductiblement » d’espace vierge et de simplicité.
    - pour des vacances ou une échappée poétique, nombreux sont prêts à s’affranchir des besoins matériels mais de retour dans les nécessités du tourbillon quotidien, comment accepter si peu d’espace utile ? Comment condenser nos empilements de possessions dédiées à notre travail, notre entretien, nos divertissements, notre repos, notre repas, notre accueil ?
    - la contrainte a poussé depuis longtemps certaines nations comme le Japon à ces économies draconiennes d’espace mais nous Français, habitués jusqu’alors à plus de largeur, nous croyons encore possible de nous questionner plus ou moins altruistement: comment garder de belles fenêtres ouvertes pour chacun ?
    - Et finalement ce cube, cet espace libre ouvre sur quoi ? Vers quoi ? Quand on le pose, comme hors sol et hors réseau, dans sa nature inviolée comme le montre l’affiche, on a forcément pas la même réponse que si on le pose empilé contre des milliers d’autres dans une nature « reconstituée » de mégalopole verte hightech.
    - Je suis trop bavard pour laisser le sens de notre destinée en pointillé au hasard des interprétations et ne pas orienter la réflexion selon mon point de vue qui en vaut un autre: je doute qu’une fois triées les réponses par le fond qui les motive, il y ait plus de deux réponses génériques possibles à ce sens de vie, à l’image de notre monde numérique binaire qui a réussi à récréer l’illusion d’un monde complet. C’est oui ou non, droite ou gauche, terre ou ciel. Et si finalement la solution paraît l’équilibre, le juste Milieu, l’Homme allié à la Nature, il reste encore une dualité générique à affronter pour y parvenir: En soi ou hors de soi, dedans ou dehors, espace ou néant, vie ou mort, alchimie ou chimie, esprit ou matière, amour ou survie. Cette dualité-là ne peut se résoudre dans l’équilibre des apparences, tout comme notre monde: elle réclame une victoire, un ordre, un sens de connaissance de l’un par rapport à l’autre.
    - Qui doit vivre dans cette petite maison idéale, c’est la vraie question: l’être ou le non-être ?

    Répondre
    1. VINCENT Julien

      Architecte - Métropole - 33000
      Bonjour Eric,
      Je pense que vous devriez écrire un article sur le blog, car votre commentaire est un sujet en soi.
      Merci beaucoup pour cette réflexion.

      Répondre
  5. Michel BONNEAU

    Architecte - Ville < 50.000 habitants - 85340
    Grand MERCI pour cette idée et cette initiative plus que louable.
    Elle a le mérite d’exister et prouve que tous les CAUE de France pourraient promouvoir les architectes de la sorte.
    Mais cela n’est pas suffisant. Pour toutes les raisons évoquées plus haut, et bien d’autres, le public n’est pas prêt à recevoir un tel message et changer sa manière de voir jusqu’à avoir envie de l’architecte pour son compte personnel. La population dans sa grande majorité manque de l’information primordiale s/ le rôle de l’architecte. La profession reste pour l’instant une grande inconnue pour la grande masse des porteurs de projets pour qui « construire » et « maison » = maçon ou CMI.

    Je travaille à l’UNSFA dans le cadre d’une commission qui s’intitule « L’architecte du quotidien ». J’y ai mis au point une page d’arguments en notre faveur ; un A4 d’INFORMATION, en couleur, qui résume tous les avantages du recours à l’archi dans une écriture accessible à tous. Son titre : « Avec un architecte, c’est toujours mieux ! ».
    Je rêve d’une campagne à l’échelle nationale, régionale ou départementale, suivant les initiatives, à faible coût, qui distribuerait ce prospectus (on dit maintenant « flyer ») dans toutes les boîtes aux lettres, dans chaque foyer. Il suffirait qu’un membre de la famille se mette à lire ce tract pour que le DESIR de l’architecte en soit démultiplié…

    J’ai déjà écrit à l’ORDRE à ce sujet, mais sans résultat. Le CNOA m’a-t-il seulement lu ?
    Je n’ai jamais reçu la moindre réponse écrite à mes courriers ou courriels. Nous permettre de nous exprimer est bien ; en tirer parti serait cent fois mieux ! Mais je n’ose encore l’espérer. C’est pourquoi je fais appel à l’initiative personnelle de chacun de nos responsables (CAUE, CROA, CNOA, Maisons de l’architecture). Mon adresse mail est : archimibonneau@orange.fr À vos claviers, SVP. Pour une INFORMATION et non une PUB. Il y va de notre survie !

    Répondre
    1. VINCENT Julien

      Architecte - Métropole - 33000
      Bonjour Michel,
      Merci beaucoup et je garde votre adresse email pour la suite de cette aventure !

      Répondre
  6. Jean-François ESPAGNO

    Architecte - Métropole - 31100
    Globalement, cela n’a jamais « accroché » – jusqu’à présent – entre les architectes et les particuliers. Après 30 ans de réflexion sur ce sujet (hum…), j’estime que c’est parce qu’il existe 3 blocages rédhibitoires qui empêchent ces particuliers de nous confier leurs opérations de constructions, alors qu’ils aimeraient bien le faire.
    Ces 3 blocages sont :
    - Un prix « flottant » au moment du contrat d’architecte,
    - Un manque de savoir-faire commercial, de démarche adaptée à instaurer une bonne relation-client,
    - Une invisibilité : « Où est l’architecte qui saura répondre à ma demande ? Que vais-je trouver chez l’architecte à qui je vais m’adresser ? ».
    Quand on aura levé ces 3 blocages, on aura cette clientèle, puisque nous avons – de loin – la meilleure solution à apporter à qui veut construire : meilleur conception, meilleure réalisation, meilleur prix (pas mal, non ?).
    Certains architectes ont maintenant la réponse pour lever ces 3 blocages.

    Répondre
    1. VINCENT Julien

      Bonjour Jean-François,

      Je suis d’accord avec ce constat. Je pense faire partie de ces architectes, de plus en plus nombreux, qui ont déjà levé ces trois blocages en grande partie. Mais voilà, les idées reçues sont dures à lever chez nos concitoyens. Comme ils ont entendu, ci ou là, par un ami qui a fait appel à un architecte il y a 10 ans, ils ne sont pas prêts à prendre de risque alors qu’ils sont prévenus…

      Si la communication auprès d’un public large m’intéresse particulièrement, ce n’est pas (seulement) pour le marché de la maison individuelle, car je pense que nous l’avons déjà perdu. C’est parce que les prochaines années vont voir le développement du marché de l’habitat participatif, possiblement partagé : de petits ou grands immeubles conçus pour les familles qui se sont regroupées entre elles pour construire sur-mesure, moins cher et mieux, en évitant les intermédiaires. C’est la même attitude que de rêver d’une maison individuelle sur-mesure, le confort de la ville et l’intelligence de la densité et de la cohésion en plus.

      Les architectes sont, encore une fois, les mieux placés pour répondre à ce marché et ils pourraient en vivre décemment. Mais si nous n’arrivons pas à améliorer rapidement notre image auprès du public, c’est très simple, les gens vont aller voir des promoteurs, qui leurs trouveront des architectes. Et l’on sait combien se payera le promoteur à la fin du mois, et combien se payera l’architecte, tout ceci ramené aux heures de travail et aux années d’études de chacun des deux, etc.

      Donc, travaillons notre image auprès de tous, car c’est la meilleure piste pour améliorer notre carrière sur le long terme, sur les 30 prochaines années. J’ai 33 ans et tout à gagner à agir maintenant pour la suite de ma carrière et de tous les architectes de demain. Les architectes plus expérimentés en profiteront aussi, évidemment. :-)

      Bien cordialement,
      Julien.

      Répondre
  7. Roxane C.

    Architecte - Ville < 50.000 habitants
    Tant que l’on fera des campagnes de pubs faisant la promotion de « la maison individuelle au milieu de nul part », sans contexte, sans contraintes, il ne faudra pas s’étonner que les gens aillent voir les promoteurs. Montrer une maison urbaine où il fait bon vivre aurait été bien plus dans le sens de l’histoire il me semble. Et pourtant je vis et exerce à la campagne, où les clichés sur les architectes, l’architecture et les matériaux, ont la vie dure.

    Répondre
    1. VINCENT Julien

      Bonjour Roxane,
      Merci pour cette remarque, dont je partage le fond.
      Reste à trouver la bonne photo, aussi belle que ce petit projet dans la forêt. Une idée ? Je pourrais faire une version alternative, si vous avez la bonne photo ?
      A bientôt,
      Julien.

      Répondre
  8. bernard emilie

    Architecte - Ville < 50.000 habitants - 15000
    Bonjour,
    Ce travail ne doit pas rester vain, nous devons nous approprier ces affiches, elles doivent fleurir sur nos vitrines et le CNOA doit ABSOLUMENT développer une campagne d’information et de PUBLICITE. Informer, informer, informer encore et toujours, former, former, former.
    Les experts comptables font de la pub, les notaires font de la pub… et nous ?
    en parallèle cela veut aussi dire que nous devons nous remettre en cause (je pense que le mouvement est déjà en marche chez beaucoup de nos confrères) L’architecture pour tous et partout c’est possible si nous nous mobilisons : descendons de notre tour d’ivoire (ou d’acier Corten) et mettons-nous à l’écoute, ouvrons nos oreilles et nos agences, le travail est là c’est à nous d’y répondre, nous ne pourrons pas tous construire des hôpitaux ou des aéroports….

    Répondre
  9. AMOUROUX Julien

    Architecte - Village - 13360
    Totalement pour ce projet et tu as réussi à traduire ce que j’ai dans la tête depuis un petit moment.
    Tiens nous au courant via twitter de la suite ;)

    Répondre
  10. HUSSON Nadège

    Etudiant(e) - Village - 57260
    Quand peut-on trouver ces superbes affiches qu’on puisse les afficher partout : Ecoles d’archi, ordre des archis, mairie, DDT, Communauté de Communes … ? Elles sont aussi géniales que les réalisations de Julien et de son équipe :)

    Répondre
  11. Coumert Alain

    Architecte - Village - 42530
    Pour poursuivre les commentaires prėcėdents, je rapporte ici quelques réflexions :
    Il m’arrive fréquemment de recevoir des couples qui souhaitent soit construire leur maison, soit l’agrandir. Dans ce dernier cas, Ils viennent car aucun autre professionnel (CMI,maçon, entreprise générale) ne veut ou ne peut prendre le risque de s’aventurer dans ce champ d’intervention. Là, la spécificté de l’architecte comme aménageur d’espace est reconnue, face aux enjeux :
    . Complexité réglementaire (urbanisme)
    . Complexité technique, constructive (existant/neuf)
    . Besoin d’un réajustement d’un lieu de vie pratiqué et appréhendé
    Miraculeusement, la solution de l’architecte s’impose à l’esprit du public, comme celui qui sait faire, qui pourra entendre la somme des besoins exprimés, et qui saura y répondre. La dimension de l’écoute prend une grande place dans le choix..
    C’est sans doute parce que le client est devenu usager, et qu’il sait ce qu’il recherche (les manques de son habitat actuel) car il s’est approprié son espace, et qu’il peut dès lors construire un discours, une demande personnelle.
    On voit bien que dans le cas de la construction neuve, il y a peu de discours sur l’architecture, peu d’expression personnelle sur leur futur habitat (sinon une tendance répandue au réflexe pavlovien – ou PLUien du mimétisme avec ses voisins). Même la possession d’un piano ou d’un grand aquarium n’est pas intégré dans le programme et l’organisation de la maison. Il faut le faire émerger dans la discussion !
    D’où ma réflexion sur l’impérative nécessité de faire parler d’architecture, auprès du grand public. Et une campagne de Pub interpellante me paraît être une bonne chose, si elle est poursuivie par du débat. Sinon elle disparaîtra dans l’océan d’infos quotidiennes, et elle restera sujette à des interprétations spontanées, non mûries (cf les commentaires passionnés de E. Delorme qui mériteraient vraiment d’être débattus, déjà entre archis).
    On pourra poursuivre en se posant la question de comment survivre avec de telles commandes ?
    Ramener le nombre d’heures au coût du chantier (souvent moins de 100000€) est impossible!
    Comment se faire payer cette prestation complexe, aléatoire et incertaine.
    Personnellement je procède par forfaits successifs :
    . État des lieux, analyse PLU, programme, ÉCOUTE
    . Faisabilité, croquis, ÉCOUTE
    . APS
    C’est seulement arrivé à ce stade que je formalise les engagements définitifs.

    Répondre
  12. Laurent Quioc

    Architecte - Ville < 50.000 habitants - 97436
    Je reviens sur le commentaire de M.DELORME sur la photo du CAUE et s’il s’est abstenu d’en faire plus sur le choix de cette photo c’est tout à son honneur mais je n’aurai pas cette discrétion et je mettrai les pieds dans le plat.N’avons nous pas à montrer des exemples d’interventions minimes situées dans des lieux disqualifiés ou on verrat que notre travail bien fait peut rendre un début de dignité et de poésie à un environnement générateur d’ennui et de blues?
    Comme il s’abstient si délicatement de le dire cette implantation peut sembler utopique et du coup le destinataire risque de ne pas se sentir concerné.
    Soignons donc notre communication pour être au plus près des utilisateurs.

    Répondre

Commentez

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.