Une savante alchimie entre arts et sciences dans des territoires de pédagogie pour un nouvel habité de « l’entre terre et mer ». Abstract
Une démarche de R&D Amphibia Aquapolis se proposa de développer, dès le début des années 2000, à l’échelle de « territoires de pédagogie entre terre et mer », un volet culturel du développement soutenable spécifique à la métropolisation littorale méditerranéenne, notamment en Région PACA.
Divers scénarii d’aménagement, tel «Amphibia 2001, une aire d’innovation pour l’aménagement et de recherche scientifique et technique », présentés à l’ANVAR pour une première illustration autour de la Rade d’Hyères, dans le Var, étaient en effet venus traduire une grande perspective d’intégration urbaine terre/mer, à travers quelques cas d’école, dont une programmation originale sur la friche militaire dite des Bormettes, à La Londe-les-Maures, laquelle prenait en compte le potentiel des friches salinières sur Hyères-les-palmiers.
Ceci fut largement explicité lors des Rencontres du Paysage 2001 et 2002 organisées par l’association culturelle MALTAE sur cette même localité, notamment autour de thèmes liés à l’histoire de ces territoires, au patrimoine de l’eau, douce et salée, aux écologies urbaines, côtières et marines.
En sa qualité d’outil fédérateur et intégrateur de programmes et de projets entre arts et sciences, cette démarche pionnière déclinée par la suite sous les appellations d’ « Amphibium Territoire Ecomimétique », « Amphibium Quartiers fertiles », de « Biomimetica, symposium international »…, se veut, dans une vision aujourd’hui plus fortement bio-inspirée qu’en 2001, « entre creuset culturel et gisement naturel, entre recherche et grand public, entre éco-Cités et écosites… », – par le jeu créatif des acteurs pour un aménagement innovant et soutenable du territoire, en symbiose avec les témoignages de durabilité du génie de la nature et du vivant environnants -, préfigurer les portes d’accès initiatique à un nouvel habité de type métropolitain, dans un grand paysage urbain littoral, au travers de véritables « portails de territoire » vers la prospective de l’entre terre et mer, la Méditerranée, le monde océanique.
Cette contribution à l’Université d’Eté de l’Architecture se veut être l’expression de la volonté de chercheurs/porteurs de projets d’aider à concrétiser en des « lieux dédiés » ou « amers culturels » des opérations de fertilisation littorale croisée pour la créativité entre la recherche expérimentale et les arts et métiers, des acteurs, publics et privés, « gens de terre et gens de mer » :
- d’une part de l’architecture et du design urbain littoral, du génie paysager et environnemental,
- d’autre part du génie civil et du génie côtier, de l’architecture navale, du design industriel, maritime et fluvial, continental et insulaire,
pour travailler de concert, dans une vision territoriale très transversale, quasiment symbiotique terre/mer, à « de nouvelles architectures territoriales amphibies », depuis les sommets des bassins versants côtiers jusqu’à l’onshore, l’offshore et le monde sous-marin, en s’appuyant sur les écologies du futur, continentales, marines et océaniques, qui constitueront les enjeux d’implantation humaine, détermineront les modes de vie adaptés, – notamment face aux phénomènes de littoralisation, de changement climatique, aux enjeux de la transition écologique et énergétique, à la prégnance des NTIC,… – , et les typologies innovantes de structures et d’activités pour un développement soutenable sur ces espaces littoraux méditerranéens, multiples et singuliers.
L’acte d’architecture se doit ainsi de participer pleinement à transcender par la créativité et la soif d’innovation durable des architectes, urbanistes et autres prospectivistes tous ces « amers culturels », en tant que territoires phares-laboratoires. Il s’agit ici d’affirmer l’identité de chacune des « métropoles littorales méditerranéennes ».
Mais ceci ne vaut que si dans le même temps, par un effet d’entrainement socioéconomique et culturel salutaire, ces mêmes acteurs mettent ces expérimentations au profit du plus grand nombre, en continuant de réenchanter tous les lieux de vie des territoires concernés, et que par effet miroir, des approches interdisciplinaires et citoyennes pour un nouvel habité, plus écomimétique et plus ciblé à l’échelle de quartiers (cf Amphibium Quartiers fertiles ), permettent d’atteindre la symbiose culturelle recherchée pour chaque métropole.
Quoi, pourquoi, comment ; c’est ce que nous proposons de développer ici (voir fichier joint) pour alimenter débats et suggestions lors de cette Université d’Eté.
Notes
1 Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes
2 Rencontres du Paysage 2001 « Quel jardin de l’entre terre et mer, entre nature et culture, entre Europe et Méditerranée?» Actes Editions MALTAE 2002
3 Amphibie : Qualificatif utilisé habituellement dans les travaux de notre groupement pour évoquer tout autant l’habitant et « l’habité » d’un territoire, que l’organisation de type écosystémique et l’aménagement de lieux de vie bio-inspirés, tel l’« Amphibium territoire écomimétique » d’un espace-test en Région PACA.
Hyères , le 0/08/2014
Jean-Louis PACITTO, Architecte dplg urbaniste, Chercheur en biomimétique urbaine et environnementale ; Président du GIS AMPHIBIA Groupement d’intérêt scientifique ; Membre de MALTAE Mémoire à lire, territoire à l’écoute / PEP Pôle d’Economie du Patrimoine « Paysage de l’entre terre et mer» ;Membre du Pôle de compétitivité Mer Méditerranée et du Réseau Français de Recherche Côtière (RFRC).